Dans quelques jours, mon aventure en Argentine s’achèvera. A l’heure du bilan, un brin de nostalgie s’empare déjà de moi. Ce fut une aventure incroyable… Qui restera gravée dans ma mémoire et dans mon cœur !

Les premières semaines ont été très riches en émotions ! Je suis catholique mais je dois avouer qu’en Suisse je n’étais pas vraiment croyante et encore moins pratiquante… Je pensais à Dieu seulement dans les moments difficiles, et plutôt comme le responsable de mes souffrances. En Argentine, j’ai découvert une toute autre facette de la religion. Plus positive et proche des autres. D’ailleurs, j’ai été frappée par la générosité de ces gens qui n’ont pourtant rien. De leur tendresse. De la foi qu’ils ont en Dieu et en la vie ! Tout ceci m’a fait prendre conscience de la chance que j’avais, d’avoir une famille et des amis que j’aime, de ne manquer de rien, d’être en bonne santé… Désormais, je dis MERCI en appréciant chaque « petite » chose de la vie. En me levant le matin, en partageant un bon repas, en regardant un beau paysage, etc.

Je me souviens de la première fois où je me suis rendue dans un quartier pauvre. Je regardais autour de moi et j’avais de la peine à concevoir que c’était la vie réelle pour ces enfants. De voir les conditions dans lesquelles ils vivent et grandissent m’a bouleversée. Mais ce qui m’a le plus touchée, c’est surtout de voir à quel point ils peuvent donner de l’amour, même à des personnes qu’ils connaissent à peine. Ils ont besoin d’affection mais aussi d’attention. Les activités proposées par les bénévoles de la pastorale de l’enfance leur permettent de s’évader de leur quotidien et de redevenir des enfants… insouciants…

Mais c’est en prison que j’ai appris le plus sur la spiritualité et sur moi-même. Pourtant, j’avais des aprioris sur ce milieu, et je ne pensais pas que cela allait me plaire… Le moment le plus marquant que j’ai eu, c’était dans un commissariat. Un lieu où il n’y a quasiment plus de dignité humaine, car les conditions de détention sont déplorables. C’est minuscule, dépravé, et les détenus sont entassés pendant des mois voir des années, sans avoir été jugés ! Eh bien là, dans cet endroit qui pour moi ressemblait à l’ « enfer », un jeune me dit : « Je remercie tous les jours Dieu de m’avoir mis ici. Je le remercie, car dehors, je ne pouvais pas réfléchir sur le sens de ma vie. Je prenais un mauvais chemin. Maintenant, je veux changer, je veux aller dans le chemin de la lumière, le chemin de Dieu. » Ces mots m’ont fait longuement réfléchir… Comment peut-on croire en Dieu en étant dans cet endroit ? Comment peut-on avoir de l’espoir? Ce jeune m’a donné une bonne claque dans la figure et une belle leçon de vie.

Ce qui est le plus surprenant, c’est que je savais, au fond de moi, que je devais venir en Argentine. Mais je ne pouvais l’expliquer. Maintenant, je comprends. Cela m’a ouvert les yeux sur pleins de choses. Je pense que, un peu comme ce jeune dont je parle plus haut, j’ai eu l’occasion de faire le point, et d’en ressortir grandie. Nous devrions tous prendre du recul, de temps en temps, afin de ne pas tomber dans ce cercle vicieux que la société nous impose, et de retourner à l’essentiel : l’amour, le partage et la simplicité.

Je profite aussi de remercier Aline et Pablo, qui gèrent l’association, ainsi que tous les bénévoles qui donnent de leur temps et de leur présence aux personnes dans le besoin. Ceux sont des gens en or, comme il en faudrait plus !

« Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ! »
Jésus-Christ, in La Bible, Actes 20, 35

Maroussia, 26ans, Sierre.temoignage_maroussia_2